Revue économique et financière
Malgré la pandémie de COVID-19, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et la flambée des taux d’intérêt la plus marquée dans l’histoire récente du Canada, l’économie de l’Ontario s’est montrée résiliente. Les tarifs douaniers imposés par les États-Unis présentent un risque nouveau et considérable, et entraînent déjà des répercussions sur la population et les entreprises des deux côtés de la frontière. À l’aide de son budget de 2025, Un plan pour protéger l’Ontario, le gouvernement poursuit la mise en œuvre de son plan pour bâtir l’Ontario en créant une économie plus forte, plus concurrentielle et plus résiliente, tout en gérant les finances de manière responsable.
Perspectives économiques
La croissance économique et la création d’emplois se sont poursuivies en 2024 à mesure que les pressions inflationnistes s’atténuaient pendant l’année, ce qui témoigne de la résilience de l’économie de l’Ontario. Pendant cette période, le produit intérieur brut (PIB) réel a affiché une hausse de 1,5 % et le nombre d’emplois a augmenté de 140 000, soit une hausse de 1,7 %. Malgré les gains solides enregistrés en 2024, le climat d’incertitude qui prévaut risque de nuire à l’économie durant la période de projection.
Les tensions commerciales accrues émanant des États-Unis accentuent l’instabilité et contribuent à affaiblir les perspectives économiques mondiales. L’évolution rapide du contexte entourant les politiques commerciales pèse sur les décisions des entreprises et des consommateurs partout dans le monde. L’Ontario compte parmi les provinces et territoires canadiens qui sont les plus exposés à la politique commerciale américaine et à l’incertitude en découlant, ce qui explique le repli marqué de ses prévisions quant au PIB réel et au PIB nominal. On s’attend à ce que le PIB réel augmente d’à peine 0,8 % et 1,0 % en 2025 et 2026 respectivement.
Perspectives financières
L’Ontario garde le cap et compte atteindre l’équilibre budgétaire d’ici 2027-2028. Le gouvernement projette des déficits de 6,0 milliards de dollars en 2024-2025, de 14,6 milliards de dollars en 2025-2026 et de 7,8 milliards de dollars en 2026-2027, puis un excédent de 0,2 milliard de dollars en 2027-2028.
Le total des perspectives de revenus pour 2024-2025 s’établit à 221,6 milliards de dollars, soit une progression de 13,4 milliards de dollars par rapport aux projections du budget de 2024, ce qui est largement attribuable à l’augmentation des revenus fiscaux, des autres revenus non fiscaux et du revenu net tiré des entreprises publiques. Cependant, les projections de revenus à moyen terme ont été revues à la baisse comparativement au document Perspectives économiques et revue financière de l’Ontario 2024, entre autres à cause de perspectives économiques beaucoup plus faibles.
Depuis la publication du budget de 2024, le gouvernement a effectué des investissements ciblés favorisant la concrétisation de son plan pour bâtir l’Ontario tout en continuant d’investir dans les services publics essentiels au cours de l’exercice. Les perspectives de charges de programmes pour 2024-2025 s’établissent à 212,4 milliards de dollars, soit 11,8 milliards de dollars de plus que ce qui avait été prévu dans le budget de 2024. On estime que les charges liées aux programmes de l’Ontario s’accroîtront pour passer de 195,2 milliards de dollars en 2023-2024 à 217,9 milliards de dollars en 2027-2028.
Selon les prévisions, l’Ontario assumera des charges de 15,2 milliards de dollars en frais d’intérêt en 2024-2025, soit un montant inférieur aux prévisions du budget de 2024, principalement sous l’effet de coûts d’emprunts plus bas que projeté. Les charges liées à l’intérêt et aux autres frais du service de la dette devraient s’alourdir pour passer de 14,5 milliards de dollars en 2023-2024 à 17,8 milliards de dollars en 2027-2028. En raison surtout de la hausse plus marquée du PIB nominal en 2024 et d’un déficit inférieur aux prévisions, on s’attend à ce que le ratio de la dette nette au PIB soit de 2,9 points de pourcentage de moins en 2024-2025 que les prévisions du budget de 2024.
Les indicateurs clés au chapitre de la dette de la province sont au mieux depuis la dernière décennie. Par conséquent, l’Ontario est bien positionné pour protéger les travailleuses et travailleurs et les entreprises. Le plan de l’exercice courant intègre un niveau de prudence inégalé depuis la crise financière mondiale de 2008-2009 et la pandémie de COVID-19. Le gouvernement se donne ainsi la marge de manœuvre nécessaire pour réagir rapidement et efficacement si l’agression commerciale américaine se poursuit.