Introduction

La pandémie de COVID‑19 a des répercussions sans précédent sur les économies de la planète, y compris celle de l’Ontario. De février à mai, près de 1,2 million d’emplois ont été perdus dans la province. Au deuxième trimestre de 2020 (avril à juin), le produit intérieur brut (PIB) réel de l’Ontario a chuté de 12,3 % – une baisse environ quatre fois plus grande que la diminution trimestrielle la plus importante qui avait jusque-là été enregistrée au début des années 1990.

Bien que l’incertitude découlant de la COVID‑19 persiste, les indicateurs économiques récents signalent une forte reprise de la croissance au troisième trimestre de 2020. En septembre, l’emploi a connu un rebond, avec l’ajout de 838 000 emplois en chiffres nets. Les mesures vigoureuses et coordonnées prises par les gouvernements pour aider les particuliers, les familles et les entreprises soutiennent la reprise; voir le détail au chapitre 1, Plan d’action de l’Ontario pour la protection, le soutien et la relance.

Selon les prévisions, le PIB réel de l’Ontario devrait diminuer de 6,5 % en 2020, puis augmenter de 4,9 % en 2021 pour ensuite afficher une croissance plus faible, soit 3,5 % en 2022 et 2,0 % en 2023. Dans un souci de planification financière prudente, ces prévisions sont légèrement inférieures à la moyenne projetée par les économistes du secteur privé disponible lors de l’établissement des projections de planification. Une très grande incertitude continue de planer sur les perspectives économiques, qui seront fortement influencées par l’évolution de la pandémie de COVID‑19 et ses répercussions sur l’Ontario, le Canada et le monde.

Tableau 2.1
Sommaire des perspectives économiques de l’Ontario
(en pourcentage)
  2019 2020p 2021p 2022p 2023p
Croissance du PIB réel 1,7 (6,5) 4,9 3,5 2,0
Croissance du PIB nominal 3,9 (5,0) 6,6 5,7 4,2
Croissance de l’emploi 2,9 (5,4) 5,0 2,5 1,9
Inflation de l’IPC 1,9 0,5 1,7 2,0 1,9

Tableau 2.1 – notes :

p = projection de planification du ministère des Finances de l’Ontario fondée sur les données en date du 2 octobre 2020.

Sources : Statistique Canada et ministère des Finances de l’Ontario.

Résultats économiques récents

La pandémie de COVID‑19 a eu des répercussions marquées sur l’économie mondiale. Tous les pays du G7 ont enregistré des contractions significatives du PIB réel et de l’emploi au deuxième trimestre de 2020. Le PIB réel du Canada a reculé de 11,5 % au deuxième trimestre, tandis que celui des États-Unis, le plus important partenaire commercial de l’Ontario, a chuté de 9,0 %.

Le PIB réel de l’Ontario s’est replié de 12,3 % au deuxième trimestre de 2020, les dépenses de consommation des ménages (−14,4 %), les exportations (−19,9 %) et les investissements des entreprises (−16,4 %) ayant tous fléchi durant cette période.

Graphique 2.1 : Les diminutions du PIB réel au deuxième trimestre de 2020 sont généralisées
Description accessible du graphique 2.1

De février à mai, près de 1,2 million d’emplois ont été perdus en Ontario (−15,3 %), et le taux de chômage a atteint un sommet record de 13,6 %. Malgré le risque et l’incertitude sans précédent associés à la pandémie mondiale, une grande partie de l’activité économique qui avait ralenti a repris. Depuis le mois de juin, le nombre d’emplois a augmenté de 838 000 en chiffres nets et, en septembre, il équivalait à 95,8 % de son niveau de février, tandis que le taux de chômage a régressé, s’établissant à 9,5 %. En comptant ces gains, le marché de l’emploi affichait en septembre 318 500 emplois de moins que le niveau d’avant la pandémie, en février 2020, ce qui représente une baisse de 4,2 %.

Graphique 2.2 : Taux de chômage et ralentissements importants en Ontario
Description accessible du graphique 2.2

La COVID‑19 n’a pas eu les mêmes répercussions pour toutes les entreprises et pour la main-d’œuvre. Certains secteurs, comme ceux de l’hébergement et des services alimentaires, ont accusé des pertes d’emplois relativement lourdes. Dans le secteur privé et les petites entreprises, le déclin de l’emploi a été relativement important. Entre février et mai, les pertes d’emplois ont touché les femmes (−17,2 %) plus que les hommes (−13,6 %). En septembre, l’emploi demeurait sous le niveau d’avant la COVID‑19 encore plus pour les femmes (−4,8 %) que pour les hommes (−3,7 %). Les personnes occupant des emplois à temps partiel et à faible salaire, de même que les jeunes, ont été les plus durement touchés.

D’autres indicateurs économiques mensuels clés montrent des signes de reprise, le gouvernement ayant pris des mesures de soutien vigoureuses pour protéger et soutenir la population et les entreprises de l’Ontario. On trouvera plus de détails au chapitre 1, Plan d’action de l’Ontario pour la protection, le soutien et la relance. Selon les plus récentes données mensuelles disponibles, les reventes de logements ont enregistré une hausse de 11,6 % par rapport au mois de février, tandis que les ventes au détail (−1,2 %), les ventes manufacturières (−4,1 %) et les exportations de marchandises (−4,3 %) se rapprochaient de leur niveau d’avant la pandémie.

Graphique 2.3 : Indicateurs économiques clés montrant des signes de reprise
Description accessible du graphique 2.3

En date de septembre 2020, les indicateurs montrent aussi un regain de confiance chez les consommateurs et les entreprises. L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board du Canada pour l’Ontario avait considérablement chuté en raison de la pandémie de COVID‑19, atteignant un creux de 37,4 en avril, avant de rebondir pour atteindre 73,0 en septembre. L’indice de confiance des petites entreprises établi par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) pour l’Ontario avait beaucoup fléchi en mars, mais s’est récemment redressé pour atteindre un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie.

Graphique 2.4 : Regain de confiance
Description accessible du graphique 2.4

La relance économique de l’Ontario a été soutenue par diverses mesures d’intervention contre la COVID‑19, notamment une aide aux familles, aux entreprises et aux personnes en première ligne de la pandémie. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces mesures, voir le chapitre 1, Plan d’action de l’Ontario pour la protection, le soutien et la relance.

Perspectives économiques

Le ministère des Finances de l’Ontario consulte régulièrement les économistes du secteur privé et suit leurs prévisions afin d’orienter les hypothèses de planification du gouvernement. Les économistes du secteur privé prévoient que la relance de l’économie de l’Ontario se poursuivra sur l’horizon prévisionnel. Les prévisionnistes s’attendent à ce qu’en moyenne, le PIB réel se contracte de 6,1 % en 2020 et affiche un taux de croissance de 5,0 % en 2021, de 3,6 % en 2022 et de 2,1 % en 2023. Aux fins d’une planification prudente, les projections du ministère des Finances de l’Ontario concernant le PIB réel sont inférieures à la moyenne projetée par les économistes du secteur privé pour chacune des années. Trois spécialistes en économie ont revu les hypothèses économiques utilisées par le ministère des Finances et les ont jugées raisonnables1.

Tableau 2.2
Prévisions du secteur privé concernant la croissance du PIB réel de l’Ontario
(en pourcentage)
  2020 2021 2022 2023
BMO Marchés des capitaux (octobre) (5,5) 6,0
Central 1 Credit Union (septembre) (6,6) 4,2 3,0 1,8
CIBC Marchés des capitaux (septembre) (5,5) 4,0 4,7
Le Conference Board du Canada (août) (7,6) 7,0 5,3 1,4
Groupe Desjardins (septembre) (5,2) 4,9 2,4 2,6
Valeurs mobilières Banque Laurentienne (septembre) (7,5) 5,5
Banque Nationale du Canada (septembre) (5,7) 4,2
Quantitative Economic Decisions, Inc. (juillet) (6,9) 4,5 4,0 1,7
Banque Royale du Canada (septembre) (5,8) 5,2
Banque Scotia (septembre) (5,7) 4,7
Stokes Economics (juillet) (6,2) 4,6 2,9 1,9
Groupe Banque TD (septembre) (5,7) 4,3 3,4
Université de Toronto (août) (5,4) 6,5 3,2 3,0
Moyenne selon l’enquête sur les prévisions du secteur privé (6,1) 5,0 3,6 2,1
Hypothèse de planification de l’Ontario (6,5) 4,9 3,5 2,0

Tableau 2.2 – note :

Source : enquête du ministère des Finances de l’Ontario auprès des prévisionnistes (2 octobre 2020).

La pandémie de COVID‑19 a créé un niveau d’incertitude économique sans précédent dans le monde et au Canada2, comme l’illustrent les écarts considérables dans les projections des prévisionnistes du secteur privé pour l’économie de l’Ontario. De 2004 à 2019, l’écart moyen entre la prévision la plus basse et la plus élevée du secteur privé concernant la croissance du PIB réel de l’Ontario en cours d’exercice à cette période de l’exercice financier était de 0,7 point de pourcentage. En 2009, alors que l’incertitude était très grande, l’écart était de 1,2 point de pourcentage. À l’heure actuelle, en raison notamment de l’incertitude entourant l’état de l’économie, on observe la fourchette la plus étendue de l’histoire récente dans les prévisions du secteur privé, soit 2,4 points de pourcentage entre la prévision la plus faible et la plus élevée relativement à la croissance du PIB réel pour 2020.

Graphique 2.5 : Incertitude sans précédent dans les prévisions du secteur privé
Description accessible du graphique 2.5

Contexte économique mondial

La production économique s’est fortement repliée durant le premier semestre de 2020, alors que la pandémie de COVID‑19 s’est installée, plongeant l’économie mondiale dans une récession. Selon les prévisions, le PIB mondial reculera de 4,4 % en 2020, puis croîtra de 5,2 % en 2021. Des risques importants continuent de planer sur l’économie mondiale, compte tenu de l’incertitude quant à l’évolution de la pandémie.

Le PIB réel des États-Unis a enregistré un repli record de 9,0 % au deuxième trimestre de 2020, après une baisse de 1,3 % au premier trimestre. Depuis, on assiste à une relance, l’activité économique ayant repris après l’assouplissement de restrictions liées à la COVID‑19. Cependant, la fin des programmes de soutien initialement mis en place par le gouvernement et les niveaux toujours élevés d’infections au coronavirus ont exercé des pressions à la baisse sur la reprise aux États-Unis. On prévoit que, sur une base annuelle moyenne, le PIB réel des États-Unis fléchira de 4,0 % en 2020 et croîtra de 3,9 % en 2021.

Dans la zone euro, selon les prévisions, le PIB réel se contractera de 8,3 % en 2020 et augmentera de 5,2 % en 2021. La Chine, qui a fait face à la pandémie avant le reste du monde, est la seule grande économie qui devrait afficher une croissance en 2020, à un taux projeté de 1,9 %. À la fin de 2021, le niveau de rendement économique devrait être inférieur à celui de la fin de 2019 dans bon nombre d’économies, reflétant en cela les répercussions continues de la pandémie.

Tableau 2.3
Facteurs externes
  2019 2020p 2021p 2022p 2023p
Croissance du PIB réel mondial (en pourcentage) 2,8 (4,4) 5,2 4,2 3,8
Croissance du PIB réel des États-Unis (en pourcentage) 2,2 (4,0) 3,9 2,9 2,3
Pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) ($ US le baril) 43 40 47 52 56
Dollar canadien (cents américains) 75,4 74,2 75,3 75,4 76,0
Taux des bons du Trésor à trois mois1
(en pourcentage)
1,7 0,4 0,2 0,2 0,4
Taux des obligations à 10 ans du gouvernement2
(en pourcentage)
1,6 0,7 0,8 1,3 1,7

Tableau 2.3 – notes :

p = projection de planification du ministère des Finances de l’Ontario fondée sur des sources externes.

[1], [2] Taux d’intérêt du gouvernement du Canada.

Sources : Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international (octobre 2020), U.S. Bureau of Economic Analysis, U.S. Energy Information Administration, Banque du Canada, Blue Chip Economic Indicators (octobre 2020) et enquête du ministère des Finances de l’Ontario menée auprès des prévisionnistes.

Les grandes banques centrales ont réagi rapidement à la COVID‑19 et pris des mesures pour soutenir les économies et maintenir le bon fonctionnement des marchés des capitaux. Ces mesures, qui comprenaient la réduction des taux directeurs et un plus grand soutien direct aux marchés des capitaux au moyen d’une politique d’assouplissement quantitatif, ont contribué à faire baisser les taux d’intérêt à long terme. Avec la stabilisation des économies et la reprise de la croissance, les grandes banques centrales ont indiqué qu’il faudra maintenir les mesures de détente pour soutenir les marchés des capitaux, stimuler l’activité économique et réduire le chômage. En septembre, la Réserve fédérale des États‑Unis a déclaré qu’elle s’attendait à ce que son taux directeur demeure près de zéro au moins jusqu’en 2023.

Après le début de la pandémie, la Banque du Canada a rapidement abaissé son taux directeur, le faisant passer de 1,75 % à 0,25 %, qu’elle a établi comme valeur plancher. Pour soutenir davantage l’économie et éviter une contraction soudaine du crédit, la Banque a mis en place plusieurs programmes d’achats massifs de titres. Ces programmes visaient une vaste gamme de marchés de financement, de façon à soutenir les liquidités des gouvernements et des entreprises.

Les taux des bons du Trésor à trois mois devraient demeurer relativement stables jusqu’en 2023. Les perspectives d’une économie plus faible jumelées aux mesures annoncées par la banque centrale pour soutenir les marchés du crédit ont contribué à une réduction considérable des taux d’intérêt à long terme au Canada. Depuis février, le taux des obligations à 10 ans du gouvernement du Canada a chuté, passant de plus de 1,25 % à moins de 0,5 % durant l’été. Les taux d’intérêt à long terme devraient demeurer faibles tout au long de la période de projection et augmenter modestement pour passer de 0,7 % en 2020 à 1,7 % en 2023, un taux considérablement inférieur aux prévisions faites avant la pandémie.

Graphique 2.6 : Projections du taux des obligations à 10 ans du gouvernement du Canada
Description accessible du graphique 2.6

Le ralentissement de l’activité économique au début de 2020 a entraîné une forte réduction de la demande énergétique. Le prix du pétrole brut West Texas Intermediate (WTI) est passé de plus de 60 $ US le baril au début de l’année à moins de 10 $ US le baril en avril. Depuis, les prix ont remonté, atteignant environ 40 $ US le baril en raison d’une plus forte demande. Le dollar canadien a également enregistré une baisse durant la même période plus tôt cette année, passant de 77 cents américains à 69 cents américains. Il s’est apprécié depuis, remontant à quelque 75 cents américains, et devrait augmenter modestement durant la période de prévision, pour s’établir à 76 cents américains d’ici 2023. Le prix du pétrole devrait grimper et atteindre 56 $ US le baril en 2023, comparativement à 40 $ US le baril en 2020.

Détail des perspectives économiques de l’Ontario

Le tableau 2.4 fournit le détail des perspectives économiques du ministère des Finances de l’Ontario pour la période prévisionnelle.

Tableau 2.4
Économie de l’Ontario, de 2019 à 2023
(variation en pourcentage)
  2019 2020p 2021p 2022p 2023p
Produit intérieur brut réel 1,7 (6,5) 4,9 3,5 2,0
Produit intérieur brut nominal 3,9 (5,0) 6,6 5,7 4,2
Rémunération des employés 4,2 (2,5) 5,3 5,1 4,6
Excédent net d’exploitation – sociétés 2,6 (16,0) 10,0 10,3 2,7
Consommation nominale des ménages 3,6 (6,0) 7,4 6,0 4,2
Autres indicateurs économiques – Emploi 2,9 (5,4) 5,0 2,5 1,9
Autres indicateurs économiques – Création d’emplois (en milliers) 210 (401) 353 183 144
Autres indicateurs économiques – Taux de chômage (en pourcentage) 5,6 9,5 7,7 6,8 6,3
Autres indicateurs économiques – Indice des prix à la consommation 1,9 0,5 1,7 2,0 1,9
Autres indicateurs économiques – Mises en chantier de logements (en milliers) 69,0 75,0 73,0 75,0 77,0
Autres indicateurs économiques – Reventes de logements 9,0 0,0 5,0 3,0 2,0
Autres indicateurs économiques – Prix de revente des logements 6,4 12,0 0,0 2,0 4,0
Principaux facteurs externes – Produit intérieur brut réel des É.-U. 2,2 (4,0) 3,9 2,9 2,3
Principaux facteurs externes – Pétrole brut WTI (en $ US le baril) 43 40 47 52 56
Principaux facteurs externes – Dollar canadien (en cents américains) 75,4 74,2 75,3 75,4 76,0
Principaux facteurs externes – Taux des bons du Trésor à trois mois1 1,7 0,4 0,2 0,2 0,4
Principaux facteurs externes – Taux des obligations à 10 ans du gouvernement2 1,6 0,7 0,8 1,3 1,7

Tableau 2.4 – notes :

p = projection de planification du ministère des Finances de l’Ontario.

[1], [2] Taux d’intérêt du gouvernement du Canada (en pourcentage).

Sources : Statistique Canada, Société canadienne d’hypothèques et de logement, L’Association canadienne de l’immeuble, Banque du Canada, Bureau of Economic Analysis des États-Unis, Blue Chip Economic Indicators (octobre 2020), U.S. Energy Information Administration et ministère des Finances de l’Ontario.

Révision considérable des perspectives de l’Ontario depuis le budget de 2019

La pandémie de COVID‑19 a donné lieu à une modification considérable du PIB de l’Ontario projeté sur l’horizon prévisionnel. Le budget de 2019 prévoyait que, entre 2020 et 2023, le PIB réel de l’Ontario croîtrait de 7,1 % et que le PIB nominal s’apprécierait de 14,9 %. Selon les prévisions de planification actuelles, le PIB réel augmentera de 3,6 % et le PIB nominal croîtra de 11,6 % durant la même période. Il s’agit d’une importante révision par rapport aux prévisions du budget de 2019. On prévoit que d’ici 2023, le PIB réel sera de 3,3 % ou 28 milliards de dollars inférieur à ce qui avait été indiqué dans le budget de 2019.

Graphique 2.7 : Comparaison des prévisions du PIB réel
Description accessible du graphique 2.7

La variation de la moyenne du secteur privé en ce qui a trait à la croissance du PIB depuis mars 2020 représente la plus importante révision en cours d’exercice de l’histoire récente. De 2004 à 2019, la variation de cette moyenne avait été relativement modeste entre le budget du printemps et l’automne. Durant la récession de 2008-2009, période d’incertitude économique accrue, la prévision moyenne du secteur privé avait fléchi de 1,1 point de pourcentage en 2008 et de 0,9 point de pourcentage en 2009. Depuis la Mise à jour financière et économique de mars 2020, la moyenne des prévisions du secteur privé sur le plan de la croissance du PIB réel a reculé de 7,5 points de pourcentage, une diminution sans précédent.

Graphique 2.8 : Variation en cours d’exercice sans précédent des prévisions du secteur privé
Description accessible du graphique 2.8

Risques pour les perspectives

L’évolution de la pandémie de COVID‑19 constitue le principal risque pour l’économie mondiale et pour l’Ontario. La pandémie a considérablement accru l’incertitude pour les économies canadienne et mondiale ainsi que pour les marchés des capitaux internationaux. Pour protéger leurs économies, les gouvernements et les banques centrales de toutes les régions du monde ont mis en place des mesures de soutien sans précédent. Bien que le soutien ait été massif, l’évolution de ces mesures demeurera une source d’incertitude pour les perspectives économiques mondiales.

Au fil de l’évolution de la pandémie, les répercussions sur les économies de l’Ontario et du Canada seront plus claires. En Ontario, les ralentissements économiques majeurs ont été suivis d’une période de croissance relativement forte et soutenue. Le passé montre que la croissance moyenne annuelle du PIB réel retrouve éventuellement le rythme d’avant la récession, ou s’en approche, comme ce fut le cas en Ontario après la récession du début des années 1990 et celle de 2008-2009. Il y a cependant un risque que la reprise attendue tarde davantage à se concrétiser en raison de la grande incertitude quant à l’évolution de la pandémie.

L’actuelle fourchette des prévisions du secteur privé pour l’Ontario à moyen terme reflète la plus grande incertitude entourant les perspectives, les prévisions de croissance du PIB réel allant de 4,0 % à 7,0 % en 2021.

Le tableau 2.5 présente les répercussions estimées des variations soutenues des principaux facteurs externes sur le PIB réel de l’Ontario, en supposant que les autres facteurs externes restent inchangés. Les fourchettes relativement importantes de ces répercussions sont attribuables au degré d’incertitude entourant les réactions de l’économie aux variations des conditions externes.

Tableau 2.5
Incidence des variations soutenues des principaux facteurs externes sur la croissance du PIB réel de l’Ontario
(variation en points de pourcentage)
  Variation de la croissance du PIB réel
Première année
Variation de la croissance du PIB réel
Deuxième année
Dépréciation du dollar canadien de 0,05 $ US + 0,1 à + 0,7 + 0,2 à + 0,8
Baisse du prix du pétrole brut de 10 $ US le baril + 0,1 à + 0,3 + 0,1 à + 0,3
Augmentation de la croissance du PIB réel américain de un point de pourcentage + 0,2 à + 0,6 + 0,3 à + 0,7
Hausse des taux d’intérêt canadiens de un point de pourcentage (0,1) à (0,5) (0,2) à (0,6)

Tableau 2.5 note :

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

Scénarios de perspectives économiques

Les perturbations économiques mondiales dues à la pandémie de COVID‑19 ont donné lieu à une incertitude sans précédent au sujet des prévisions économiques. Bien que les hypothèses de planification concernant la croissance économique soient raisonnables et relativement prudentes en fonction des prévisions du secteur privé disponibles, une vaste gamme de facteurs pourraient faire en sorte que la croissance économique soit relativement plus forte ou relativement plus faible.

Pour illustrer le degré sans précédent d’incertitude économique, le ministère des Finances a produit deux autres scénarios plausibles qui pourraient se matérialiser au cours des prochaines années. Le gouvernement du Canada, la Banque du Canada, le Fonds monétaire international et d’autres grands organismes ont également utilisé une approche fondée sur des scénarios pour présenter des prévisions économiques dans les actuelles conditions de grande incertitude.

Les deux scénarios, l’un fondé sur une croissance accélérée et l’autre, sur une croissance au ralenti, représentent des voies économiques raisonnables et visent à illustrer la vaste étendue des résultats possibles. Ces scénarios ne doivent pas être considérés comme le meilleur cas ou le pire cas. Ils représentent plutôt des résultats possibles en cette période d’incertitude exacerbée, et sont fournis dans un souci de transparence.

Tableau 2.6
Scénarios de croissance du PIB réel de l’Ontario
(en pourcentage)
  2021p 2022p 2023p
Scénario de croissance accélérée 7,5 3,1 2,3
Projection de planification 4,9 3,5 2,0
Scénario de croissance au ralenti 3,3 1,0 1,4

Tableau 2.6 – notes :

p = projection de planification du ministère des Finances de l’Ontario et scénarios possibles.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

Ces scénarios illustrent la vaste étendue du risque relatif à la croissance économique future. Dans la projection de planification et le scénario de croissance accélérée, le PIB réel dépasse le niveau de 2019 en 2022 et en 2023. Selon le scénario de croissance accélérée, en 2023, le niveau du PIB réel dépasse de 2,4 % la projection de planification, tandis que selon le scénario de croissance au ralenti, il est de 4,5 % inférieur à cette projection.

Graphique 2.9 : Étendue des prévisions des scénarios concernant le PIB réel de l’Ontario
Description accessible du graphique 2.9

Notes

[1] Les trois spécialistes sont associés aux établissements suivants : Policy and Economic Analysis Program de l’Université de Toronto; Quantative Economic Decisions, Inc.; Stokes Economic Consulting

[2] Par exemple, « Measuring Economic Policy Uncertainty », par Scott Baker, Nicholas Bloom et Steven J. Davis, qu’on peut lire à www.PolicyUncertainty.com, constate que les niveaux actuels d’incertitude dans les politiques économiques sont très élevés comparativement au passé récent.

Description des graphiques

Graphique 2.1 : Les diminutions du PIB réel au deuxième trimestre de 2020 sont généralisées

Le graphique à barres montre la croissance du produit intérieur brut réel de certains territoires au deuxième trimestre de 2020. Les déclins du produit intérieur brut réel au deuxième trimestre sont les suivants : −19,8 % au Royaume-Uni; −13,8 % en France; −13,0 % en Italie; −12,3 % en Ontario; −11,5 % au Canada; −9,7 % en Allemagne; −9,0 % aux États-Unis; −7,9 % au Japon.

Sources : Statistique Canada, Bureau of Economic Analysis des États-Unis, Organisation de coopération et de développement économiques, et ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.2 : Taux de chômage et ralentissements importants en Ontario

Le graphique linéaire montre le taux de chômage mensuel en Ontario de janvier 1981 à septembre 2020; les zones ombragées illustrent les ralentissements économiques importants. L’Ontario a connu des périodes de récession du premier au troisième trimestre de 1982; du premier trimestre de 1990 au premier trimestre de 1991; du deuxième au troisième trimestre de 1992; du troisième trimestre de 2008 au deuxième trimestre de 2009; et durant les premier et deuxième trimestres de 2020.

Durant ou juste après les périodes de récession, les taux de chômage local ont atteint un sommet. Les taux de chômage notables suivant une récession sont les suivants : 12,4 % en décembre 1982; 10,0 % en juin 1991; 11,6 % en septembre 1992; 9,6 % en juin 2009; 13,6 % en mai 2020. En septembre 2020, le taux de chômage s’élevait à 9,5 %.

Nota : Les zones ombragées illustrent les récessions.

Sources : Statistique Canada et ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.3 : Indicateurs économiques clés montrant des signes de reprise

Le graphique linéaire montre les ventes du secteur manufacturier, les ventes au détail, les reventes de logements et les exportations de marchandises sur une base mensuelle en Ontario, les niveaux de février 2020 correspondant à 100.

Les ventes du secteur manufacturier ont baissé, passant de 100,0 en février à 53,2 en avril, puis ont remonté pour atteindre 95,9 en août. Les ventes au détail ont diminué, passant de 100,0 en février à 63,2 en avril, puis ont remonté pour atteindre 98,8 en juillet. Les reventes de logements sont passées de 100,0 en février à 32,0 en avril, puis ont remonté pour atteindre 111,6 en septembre. Les exportations de marchandises ont baissé, passant de 100,0 en février à 59,2 en avril, puis ont remonté pour atteindre 95,7 en août.

Estimation du ministère des Finances de l’Ontario.

Nota : Le dernier point de données est septembre pour les reventes de logements, juillet pour les ventes au détail et août pour les autres indicateurs.

Sources : Statistique Canada, L’Association canadienne de l’immeuble et ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.4 : Regain de confiance

Le graphique comprend deux graphiques linéaires montrant l’indice de confiance des consommateurs en Ontario et l’indice baromètre des petites entreprises de l’Ontario de janvier à septembre 2020.

L’indice de confiance des petites entreprises de l’Ontario est indexé, janvier 2014 équivalant à 100. Les indices mensuels sont les suivants : 107,7 en janvier; 107,9 en février; 81,2 en mars; 37,4 en avril; 58,3 en mai; 67,6 en juin; 71,4 en juillet; 75,3 en août; 73,0 en septembre.

Indice de confiance des petites entreprises de l’Ontario tel que mesuré par l’indice baromètre des affaires : 59,9 en janvier; 64,4 en février; 37,0 en mars; 52,6 en avril; 57,1 en mai; 54,0 en juin; 66,0 en juillet; 63,1 en août; 65,4 en septembre.

Sur une échelle de 0 à 100, un indice supérieur à 50 signifie que les propriétaires d’entreprises qui s’attendent à un meilleur rendement de leur entreprise au cours de l’année suivante sont plus nombreux que ceux qui s’attendent à un rendement plus faible.

Sources : Le Conference Board du Canada et Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

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Graphique 2.5 : Incertitude sans précédent dans les prévisions du secteur privé

Le graphique à barres montre l’écart entre la prévision la plus basse et la plus élevée du secteur privé relativement à la croissance du PIB réel de l’Ontario. De 2004 à 2019, l’écart moyen était de 0,7 point de pourcentage. En 2009, l’écart était de 1,2 point de pourcentage et en 2020, il est de 2,4 points de pourcentage.

Sources : Perspectives économiques et revue financière de l’Ontario (2004-2019) et enquête du ministère des Finances de l’Ontario auprès des prévisionnistes.

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Graphique 2.6 : Projections du taux des obligations à 10 ans du gouvernement du Canada

Le graphique linéaire montre les projections du taux des obligations à 10 ans du gouvernement du Canada dans le budget de 2019 et le budget de 2020. Le budget de 2019 prévoyait un taux des obligations à 10 ans de 2,6 % en 2020, de 3,3 % en 2021, de 3,5 % en 2022 et de 3,6 % en 2023. Le budget de 2020 prévoit un taux des obligations à 10 ans de 0,7 % en 2020, de 0,8 % en 2021, de 1,3 % en 2022 et de 1,7 % en 2023.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.7 : Comparaison des prévisions du PIB réel

Le graphique linéaire montre les projections du PIB réel de l’Ontario en milliards de dollars de 2012 dans les budgets de 2019 et de 2020. Le PIB réel de l’Ontario était de 792 milliards de dollars en 2019. Dans le budget de 2019, on prévoyait que le PIB réel de l’Ontario atteindrait 805 milliards de dollars en 2020, 817 milliards de dollars en 2021, 832 milliards de dollars en 2022 et 848 milliards de dollars en 2023. Le budget de 2020 prévoit que le PIB réel de l’Ontario s’établira à 741 milliards de dollars en 2020, à 777 milliards de dollars en 2021, à 804 milliards de dollars en 2022 et à 820 milliards de dollars en 2023.

Nota : Les chiffres réels de 2019 sont les chiffres réels extraits des Comptes économiques de l’Ontario et la projection du budget de 2019 a été ajustée pour refléter ces données antérieures.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

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Graphique 2.8 : Variation en cours d’exercice sans précédent des prévisions du secteur privé

Le graphique à barres montre les variations dans la moyenne des prévisions du secteur privé en points de pourcentage en ce qui a trait à la croissance du PIB réel de l’Ontario entre le budget et l’Énoncé économique d’automne pour chaque année de 2004 à 2020. Les variations étaient les suivantes : −0,0 en 2004, 0,2 en 2005, −0,9 en 2006, 0,3 en 2007, −1,1 en 2008, −0,9 en 2009, 0,4 en 2010, −0,6 en 2011, 0,1 en 2012, −0,2 en 2013 et en 2014, −0,8 en 2015, 0,3 en 2016, 0,5 en 2017, −0,2 en 2018, −0,3 en 2019, −7,5 en 2020.

Source : enquête du ministère des Finances de l’Ontario auprès des prévisionnistes.

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Graphique 2.9 : Étendue des prévisions des scénarios concernant le PIB réel de l’Ontario

Le graphique montre les niveaux projetés du PIB réel de l’Ontario en milliards de dollars de 2012 selon trois scénarios : l’hypothèse de planification, le scénario de croissance accélérée et le scénario de croissance au ralenti. Le PIB réel de l’Ontario se chiffrait à 792 milliards de dollars en 2019 et devrait atteindre 741 milliards de dollars selon les trois scénarios. Selon l’hypothèse de planification, le PIB réel de l’Ontario devrait se chiffrer à 777 milliards de dollars en 2021, à 804 milliards de dollars en 2022 et à 820 milliards de dollars en 2023. Selon le scénario de croissance au ralenti, le PIB réel de l’Ontario devrait être de 765 milliards de dollars en 2021, de 773 milliards de dollars en 2022 et de 784 milliards de dollars en 2023. Selon le scénario de croissance accélérée, le PIB réel de l’Ontario devrait atteindre 796 milliards de dollars en 2021, 821 milliards de dollars en 2022 et 840 milliards de dollars en 2023.

Source : ministère des Finances de l’Ontario.

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Mis à jour : 5 novembre 2020
Date de publication : 5 novembre 2020